A l’instar des autres C.F.C.I. au travers de la planète, notre Chambre a pour vocation de développer les échanges informels entre ses membres, et ainsi de promouvoir les relations entre les représentants d’entreprises françaises et Belges.

Cela se fait au travers de déjeuners débats, de visites d’entreprises, de déplacements ou encore d’une lettre adressée à nos membres.

Bien que notre Chambre soit indépendante, elle bénéficie dans ses activités du patronage des services commerciaux de l’Ambassade de France ainsi que du Consulat Général.

La lettre

Avril 2018 – N° 94

Le mot du Président

Chers membres de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie pour la Région Flamande,
C’est avec plaisir que nous vous envoyons, à l’occasion du renouvellement des cotisations pour l’année 2018, la dernière édition de ‘La Lettre’.
Nous vous en souhaitons bonne lecture et serons heureux de vous revoir à l’une de nos prochaines activités.

Bien à vous,
Sébastien Van den Ostende – Président

North Seaport

Présentation par Dan Schlalk, CEO

L’histoire du port de Gand, depuis sa création au Moyen-Age, fut une succession de réussites, mais surtout d’échecs et de contretemps, en fonction des évolutions géopolitiques et des occupations diverses.

D’abord situé au centre de la ville, où on voit encore les vestiges reconstitués des silos et maisons des corporations (celle des Francs Bateliers est en cours de rénovation pour devenir vers la fin de l’année un prestigieux centre d’accueil pour les invités de l’entreprise portuaire actuelle), il ne put jamais être relié directement à la mer, tous les efforts de creusement en direction de la côte s’avérant vains ou contrecarrés par d’autres desseins.

Il fallut attendre 1827 et la brève occupation Hollandaise pour qu’un canal vers l’Escaut soit creusé sous l’égide de Guillaume Iier. Mais suite à l’indépendance de la Belgique en 1830 (ou en 1839, selon les livres d’histoire en vigueur outre Moerdijk, ceux-ci prenant en compte la signature du traité de séparation), les Pays Bas décrétèrent un embargo, limitant fortement la finalité du canal.

Les premiers efforts de normalisation vers le début du XXieme siècle furent contrecarrés par la première guerre mondiale, puis les développements entrepris par la suite (creusement de nouvelles darses) furent freinés par les conséquences de la crise de 1929 puis de la seconde guerre mondiale.

Il fallut donc attendre les années soixante et soixante-dix pour que le port prenne son plein essor, grâce à l’implantation de nouvelles industries, telles les Papeteries de Belgique (aujourd’hui Stora), Sidmar, Volvo, diverses usines chimiques, des silos et autres terminaux, et puis, plus récemment, des entreprises orientées vers la bio-industrie.

Aujourd’hui, le port de Gand est en constante croissance et génère la plus grande valeur ajoutée à la tonne parmi les ports belges, car le niveau de transformation y est le plus élevé.
Cependant, même s’il dispose encore de certaines réserves foncières, celles-ci ne sont pas illimitées, et les possibilités de progression se situent de l’autre côté de la frontière, du côté de Terneuzen qui dispose d’un tissu industriel similaire. Les deux ports, auxquels on peut ajouter celui de Vlessingen, plus petit mais qui dispose de ses spécificités en matière de développement dans l’éolien, constituent donc un seul bassin d’activité qui fait fi des frontières administratives.

Le moment était donc venu d’envisager un rapprochement transfrontalier, inimaginable il y a encore quelques années, et une fenêtre s’offrait à cet égard, car les deux parties sont de taille similaire, ce qui permet une fusion entre égaux, seul gage de réussite, les managements en place sont sur la même longueur d’onde, et le pouvoir politique n’a pas de raison de contrecarrer le projet pour de basses raisons électoralistes, car il n’y a aucun scrutin à court terme.
La fusion entre les trois entités est donc entrée en vigueur le 1ier janvier, même si certains aspects techniques doivent encore être mis en place, et devrait permettre à terme une diminution des coûts de l’ordre de EUR 10 millions sur un chiffre d’affaires de 80 Millions et ferait de l’ensemble le 10ième port Européen.

Si ce projet réussit, ce sera au bénéfice de toute la région, tant sur le plan économique, social, qu’environnemental, ce qui ne pourrait qu’être un atout supplémentaire dans le projet Seine Nord, toujours en discussion en France.

François Deren.

Réception de Nouvel An de la communauté Française de Gand

Le 25 janvier dernier eut lieu pour la troisième fois la réception de nouvel-an de toutes les associations Françaises (CFCI, AFG, EFG, Alliance, Souvenir, Bande à Gavroche) de Gand, dans la salle de la Pacification de l’Hôtel de Ville de Gand, aimablement mise à disposition par le Bourgmestre et le Collège Echevinal.

Après un mot d’accueil du Consul Honoraire François Deren, l’échevin Mathieu Declercq prit la parole pour évoquer, en Français, l’histoire commune et les liens qui existent entre nos deux pays.

Cette allocution fut suivie par celle de notre nouvellement nommé Consul Général Monsieur Raphaël Trannoy qui insista sur le dynamisme des associations françaises de Gand.

Après les hymnes nationaux, la soirée se poursuivit permettant plus d’une centaine de convives de se retrouver en ce début d’année.

Dîner-conférence sur le BREXIT le 14 décembre 2017

Ce fut sans doute contrainte et forcée et sans grand enthousiasme que la Grande Bretagne rejoignit le Marché Commun, comme on l’appelait encore à l’époque, en 1973. Elle était en effet dans le collimateur de toutes les instances économiques internationales, à commencer par le FMI.

La dilution de l’empire pesait lourd sur les fondements de son système et son appareil productif, qui fut à la base de la révolution industrielle, s’avérait obsolète. S’ajoutait à cela un pouvoir syndical exorbitant qui obérait toute velléité de changement, et tous les ingrédients étaient réunis pour entraîner ce qui fut la première puissance économique du monde un siècle plus tôt, vers les abîmes de la banqueroute, d’autant que s’ajoutait à cela, comme à tous les pays occidentaux, les prémices du premier choc pétrolier suite à la guerre du Kippour d’octobre ’73.

La population Britannique entérina par un référendum tenu en 1975 cette adhésion.

Puis vinrent au tournant de la décennie les années Thatcher et très vite la « Dame de Fer » insuffla un dynamisme nouveau, au prix d’un lourd tribut social. A partir de là, elle se retrouva en position de force face à ses partenaires, et ses mouvements d’humeurs lors de sommets (« I want my money back ») demeurent encore dans les annales.

La Grande Bretagne joua à partir de cette période un double jeu, cherchant à prendre le meilleur (subventions), sans dépasser certaines lignes (refus d’adhérer aux accords de Schengen, de l’Euro,…), s’alignant régulièrement sur la position des Etats Unis, en vertu des liens ancestraux qui unissent les deux pays et qu’on peut dater de la fin de la guerre de 1812 (Traité de Gand), confirmés plus tard par les positions de Churchill et bien d’autres décideurs Britanniques.

Aussi, le choix du Brexit lors du référendum tenu en Grande Bretagne en juin 2016, s’il peut paraître une régression dans le processus de mondialisation, peut s’expliquer d’un point de vue émotionnel (My brain says no, but my heart says yes), d’autant que la campagne ne fut pas exempte d’informations simplistes et fallacieuses.

Cela étant, le résultat fut la cause d’une certaine instabilité politique outre manche et le sort de la Prime Minister May semble tenir à un fil. Alors, où en sommes-nous actuellement ?

C’est à cette question délicate que Madame Cécile Humbert-Bouvier, Chef du service économique régional pour le Bénélux auprès de l’Ambassade de France, a tenté d’apporter de façon succincte et documentée une réponse, démarche d’autant plus difficile qu’il s’agit d’un dossier qui après de longues périodes d’attentes suite à la situation intérieure en Grande Bretagne, évolue actuellement de jour en jour.

En date du 14 décembre 2017, jour de notre réunion, la phase 1 des négociations semblait conclue, même si quelques inconnues demeuraient. En résumé, cette première phase se compose de trois volets. Tout d’abord la contribution financière de la Grande Bretagne au mécanisme de sortie (frais encourus, engagements pris, retraites des fonctionnaires, …) ; ceux ci seraient de l’ordre de 50 milliards d’Euros, montant qui avait posé problème au début des négociations mais sur lequel un accord serait intervenu.

Ensuite, le statut des ressortissants Européens ; là aussi un accord serait en vue.
Enfin le problème de la frontière entre la République Irlandaise et l’Irlande du Nord ; au départ, cela fut considéré comme un point de détail, mais le petit parti Nord Irlandais a fait entendre sa voix et il fut convenu qu’aucune frontière physique ne serait instaurée, ce qui pose le problème de la perméabilité entre les deux pays.

Cet accord put être obtenu grâce à la qualité des négociateurs Européens et surtout à l’unité affichée par l’Union, afin d’éviter d’opposer un front faible permettant à la Grande Bretagne, qui cherche à garder un maximum d’avantages sans en payer le prix, de faire son shopping entre les différents pays.

Les phases suivantes peuvent à présent être entamée, et l’Union Européenne tentera d’aboutir à un accord similaire au CETA signé récemment avec le Canada.

La City perdra avec le passeport financier un certain nombre d’activités, car le marché de l’Euro va partiellement être délocalisé vers d’autres places, certaines filiales bancaires ayant déjà été ouvertes sur le continent (Francfort, Paris, Luxembourg).

En tout état de cause, chaque pays va être perdant lorsque le Brexit sera mis en place, car le volume d’exportations et d’importations réciproques va diminuer.

De plus, il faudra mettre des moyens supplémentaires aux frontières, ce qui ne manquera pas d’alourdir les procédures et allonger le transport.

Nous entrons à présent, sauf incident de dernière minute, dans la phase transitoire, dont on peut espérer qu’elle ne soit pas trop longue et que les pays d’Europe continentale y fassent preuve de la même unité.
Notons encore en guise de conclusion que tout demeure possible car la Chambre ayant voté il y a quelques jours que chaque modification doit être approuvée par elle, elle pourrait in fine ne pas accepter certaines modalités du Brexit, auquel cas…

François Deren.

In Memoriam

Roland Liénard, ancien Consul Honoraire de France à Courtrai et membre du conseil d’administration de la CFCI depuis près de trente ans, où il était en quelque sorte le trait d’union entre notre compagnie consulaire et sa région du Courtaisis, nous a quitté en ce début d’année. Il se savait malade depuis un certain temps, et lorsque nous le vîmes lors de notre dîner de rentrée de la Chambre, il était conscient de ce que ce serait sans doute sa dernière participation à cette manifestation amicale, ce qui ne l’empêcha pas d’afficher une réelle joie d’être parmi nous.

Après les disparitions ces dernières années de Pierre Sabatier, Louis Comhaire, Philippe Raimond, André Laloux, c’est un autre ami loyal dans les bons et moins bons moments de l’histoire de la CFCI qui nous quitte, une autre page qui se tourne.

Tournée consulaire

Lieu : Cercle artistique et littéraire – Recollettenlei 3, 9000 Gent
Si vous désirez venir, prière de prendre rendez-vous chez Mme Haddouch au n° 02/548.88.32 ou par mail :
najat.haddouch@diplomatie.gouv.fr et précisez : permanence Gand.